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JeanJacques
24 janvier 2010

Exposition "1h25" /Au Centre Belge de la Bande dessinée* Ville : Bruxelles, Belgium

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Au Centre Belge de la Bande dessinée

Adresse :

des Sables 20

Ville :

Bruxelles, Belgium
"Née en 1993 par la volonté d’un groupe d’auteurs de bande dessinée de donner force et cohérence à la publication de leurs travaux, La Cinquième Couche est devenue, au fil des années, un éditeur dont le catalogue conjugue créativité et expérimentation avec jubilation. «1h25», récit autobiographique signé Judith Forest s’inscrit dans cette démarche. Jalonné de croquis, de quelques photos et collages, ce roman graphique dont le titre évoque la durée du trajet de chemin de fer entre Paris et Bruxelles est le symbole d’une époque : enfant naturel des récits underground de la dessinatrice Julie Doucet et de quelques mangakas historiques qui se seraient perdus à Paris et trouvés à Bruxelles, le livre de Judith Forest est un jeu de construction parfaitement maîtrisé que le CBBD est particulièrement heureux d’exposer."
Jean Auquier, CBBD.*Num_riser0013

Ouvert tous les jours (sauf lundi) de 10 à 18 heures.
Tel. +32(0) 219 19 80 - www.cbbd.be - visit@cbbd.be
Centre Belge
de la Bande Dessinée

      Rue des Sables 20
      1000 Bruxelles
      Tél. : + 32 (0)2 219 19 80
      Fax : + 32 (0)2 219 23 76

Derrière ce titre énigmatique se cache le carnet intime d’une jeune femme qui a choisi de raconter en bande dessinée un court moment de sa vie, étalé sur quelques mois (entre le début de l’hiver et la fin de l’été). Guidée par le désir de tout raconter, elle ne fait pas mystère de ses doutes (y compris sur le projet même de ce livre), de ses difficultés, de ses addictions (physiques ou affectives) et de sa vie sexuelle fragmentée. Description honnête, lucide et sans tabou de l’expérience amoureuse et sensuelle comme des moments les plus sombres de son histoire, le récit ne fait l’impasse ni sur la chronique intime de son existence ni sur les épisodes presque insignifiants de son quotidien, si éloigné de la vision idéalisée et fantasmée que l’on projette enfant. Aucun des protagonistes n’échappent à son regard pénétrant et sans complaisance. L’adolescence n’est pas encore si éloignée, et c’est encore au début de l’âge adulte que l’étudiante entame son entreprise autobiographique. Évitant un nombrilisme maussade, cette jeune auteure fait preuve d’une étonnante maturité et se révèle terriblement attachante, contrebalançant les moments de doutes et d’introspection par de plus légères anecdotes. L’auteure se raconte d’une manière toujours surprenante et même parfois drôle, malgré le sentiment de solitude et de malaise qui taraude ses pensées. C’est aussi, en creux, le rencontre d’une jeune femme et du dessin, la découverte de la bande dessinée comme manière de se raconter.
Son dessin, sans fioriture et sans esbroufe, aux allures de croquis, rehaussé par une élégante bichromie, se veut le vecteur le plus direct pour dresser le décor de ses aventures sentimentales et dépeindre les aléas de ses émotions. Ce livre dense et sans concession constitue une forme d’éducation sentimentale, une expérience intime de dévoilement, un remarquable travail sur soi pour extraire tout le sel de la rencontre de l’auteure avec l’autobiographie dessinée.
S’immergeant dans l’écriture de son carnet comme dans une thérapie personnelle, elle déroule petit à petit le fil de son existence de jeune adulte, essayant de se reconstruire une image, de se comprendre elle-même. Poussant l’expérience de la confession dans ses derniers retranchements, l’auteure nous livre ici sa vie et ses turpitudes sans détour.
Témoignage sensible et brutal, à fleur de peau, cette autobiographie repousse les limites de la sincérité vis-à-vis de soi et du lecteur.

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