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JeanJacques
26 mars 2016

entretien avec alain poncelet( pour omega - Thanatos )

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   pjj/Parle nous de ton parcours.
J’ai suivi des études d’Arts graphiques à St Luc Bruxelles, parallèlement je fréquentais les cours du soir en BD donnés par Hachel à l’académie de St Gilles. J’ai réalisé mon premier album pour les éditions Nocturnes en 2005. J’ai ensuite publié «Catharsis» et «Rupture(s)» deux albums de narration graphique, plus éloignés de la BD. Après quelques passages BD dans des collectifs, je me suis plus concentré sur des livres d’illustrations ces derniers temps.

Et tu reviens donc enfin à la BD...
Oui, je reviens à la BD, avec grand plaisir. J’en suis d’autant plus ravi qu’il s’agit d’un projet particulier puisque l’album «Omega Thanatos» sera accompagné d’un CD, le nouvel opus du groupe de metal indus Skeptical Minds. Ce sont des potes. Michel Stiakakis, le guitariste et principal responsable des compositions, est un ami de longue date. La réalisation s’est donc déroulée dans les meilleures conditions. Un véritable travail d’équipe. Il nous aura fallu deux ans pour venir à bout du projet. Mais nous sommes ravis du résultat.

Quelle a été ta méthode de travail pour la réalisation de cet album ?

L’histoire est basée sur un scénario que Skeptical Minds avait en tête pour la réalisation d’un album-concept. Le but était d’interpréter cette histoire d’une part en musique et d’autre part en BD. Le lecteur pourra donc écouter ce qu’il lit et lire ce qu’il écoute.
Une fois qu’on s’était tous mis d’accord sur le storyboard de l’album, sur les ambiances à faire passer sur tel ou tel moment du récit, j’ai commencé la réalisation des planches originales. Le groupe s’est de son côté lancé dans la composition des morceaux. Ceux-ci sont venus «habiller» la BD, un peu comme une musique de film.
Nous n’avons donc pas travaillé chacun dans son coin. Michel m’envoyait régulièrement les maquettes des morceaux, celles-ci influençaient évidemment les ambiances que je développais dans l’album, et de même, mes dessins inspiraient les compositions musicales.
Et puis il y a les séances de pose avec Karolina Pacan, la chanteuse du groupe. Vu que c’est elle qui incarne le personnage principal du récit, il fallait que la ressemblance soit au rendez-vous.
 
Pourquoi l’avoir choisie, elle ?
Comme c’est elle qui interprète les morceaux sur scène, cela me paraissait logique que le personnage ait ses traits. Et puis cela fait le lien entre la bande dessinée et la musique, entre la réalité et la fiction.

Un mot sur l’éditeur de l’album ? Et où peut-on trouver l’album ?

«Omega Thanatos» est édité par FYB, le label du groupe. On peut trouver l’album, outre les concerts et festivals BD, dans tous les BD World de Belgique. Ainsi que sur nos sites web : www.SkepticalMinds.com et www.TheArtOfAlainPoncelet.com . L’album BD est disponible en version anglaise ou française. Les morceaux, eux, sont en anglais.

Tu es passé à la télé récemment, raconte nous.

Je suis passé sur Club RTL dans l’émission Kaboom. L’équipe nous a suivi, le groupe Skeptical Minds et moi, durant le processus de réalisation de l’album «Omega Thanatos» : chez moi lors de la réalisation des planches et de la mise en couleurs, au studio-son lors de l’enregistrement de l’album. Nous y avons donné une interview croisée. Nous avons également été filmé lors de la soirée de lancement de l’album à Bruxelles (une séance de dédicace suivie d’un concert avec projection des illustrations de l’album). Une très belle expérience. Patrice, Thibaut et Alain de Kaboom sont des passionnés et cela se ressent dans leurs reportages. L’émission a eut pas mal de visibilité et cela nous fait un super souvenir !
Je suis également passé à La Trois, dans l’émission «L’invitation» avec mon pote David P. Sur l’invitation de Marie-Esther Verheyen, responsable du service éducatif de la Fondation Folon, nous avons été suivis par les caméras de la RTBF lors de notre visite du musée Folon. Nous avons également dû mettre la main à la pâte lors de l’émission en réalisant un dessin aquarelle selon la technique de Jean-Michel Folon. Là encore, ce fut une expérience très enrichissante.

Content des critiques et de l’accueil de l’album ?
Ravi, oui ! Les critiques sont bonnes, les lecteurs au rendez-vous. Nous avions déjà eut pas mal de pré-commandes avant même la sortie de l’album.

Quels sont tes projets pour cette fin d’année et pour l’année 2016 ?
Là, je termine la «tournée» des festivals BD. Octobre et novembre sont toujours des mois très chargés en matière de dédicaces. Je vais sortir pour fin mars un nouveau portfolio, tout en noir & rouge, à l’occasion du BIFFF 2016 (Festival du film fantastique de Bruxelles) ! Celui de 2015 a été un franc succès vu que tous les exemplaires ont été écoulés lors des deux semaines du festival. J’en profite pour remercier mon amie sérigraphe Claire Beaino qui fait un travail remarquable.
Je travaille également sur un nouvel artbook qui devrait paraître en septembre 2016. Mais pour l’instant je vais surtout me consacrer aux futurs festivals BD afin de promouvoir «Omega Thanatos», à commencer par le festival d’Angoulême fin janvier.

Es-tu fort présent sur internet ?
Oui, internet est un outil formidable pour faire connaître son travail. J’essaie donc d’être pas mal présent sur facebook et instagram. Et mon site (www.TheArtOfAlainPoncelet.com) est régulièrement mis à jour.

Pourrais-tu nous parler brièvement de tes autres albums ?
Tout a donc débuté avec «Cinema Fantastic» paru aux éditions Nocturne. Une BD illustrant des thèmes classiques du fantastique tel que Faust, La Danse macabre ou Nuit sur le Mont Chauve. Ont ensuite suivis «Catharsis» et «Rupture(s)» parus en 2011 et 2012, ce sont des albums de narration graphique, réalisés avec Vincent de Roose au scénario. De cette même année date ma première collaboration avec le groupe Skeptical Minds, l’album «Broken Dolls» illustrant l’une de leurs chansons en BD.
Avec mon amie Nathalie Chenavat, artiste multi-media marseillaise, nous avons profité de l’occasion unique pour réaliser un projet axé autour du 12 décembre 2012. L’album XII XII XII, sorti ce jour-là, est composé d’images hybrides, fusion de photos de Nathalie et de mes dessins.
En 2013, j’ai enchainé avec «Miss d’enfer» (un recueil de pin-up accompagné de textes de Patrick Verlinden) et avec «Dead Art Book», un artbook consacré aux zombies. Ce dernier a été publié par l’éditeur italien Passenger Press, qui m’a d’ailleurs invité à venir le présenter lors d’un showcase à Lucca Comics en 2013.
Pour ce même éditeur j’ai également réalisé des récits courts en BD pour ses projets «Odyssée noire», l’histoire d’Ulysse version érotique et «Apocalypse Tarot», la fin du monde vue à très les arcanes du Tarot.
En 2014 j’ai lancé la collection Art&Sketch pour les éditions du Singe, que je gère avec mon ami Erwin Lapraille. Quatre albums ont déjà vu le jour sous cette collection : celui de Serge Dehaes, de Capia, de David P. ...et le mien. Et cette année, outre le portfolio du BIFFF, j’ai édité "Les Aphrodites" un recueil de dessins de nu féminin aux éditions Soliane.


Quelles sont tes influences ?
Je baigne dans la BD depuis que je suis tout petit, mais le premier déclic concernant le dessin s’est fait vers l’âge de 11 ans lorsque j’ai découvert les pochettes des albums des groupes de heavy metal, et en particulier de Motörhead et de Iron Maiden. Il y avait là une violence graphique qui m’interpellait. Les sujets mais aussi la maîtrise picturale de ces illustrations me fascinaient. Je reste encore aujourd’hui un grand fan de Joe Petagno et de Derek Riggs ! Quant à la BD, le choc s’appelle «Lieutenant Blueberry» ! Un chef d’oeuvre absolu, tant au niveau de la narration que du dessin. Giraud m’a fait basculer dans la BD adulte. J’ai dans la foulée découvert les albums de Bilal, Hermann, Swolfs, Liberatore, Druillet... L’envie de dessiner ne m’a plus lâché depuis. Ensuite sont arrivées les études d’art et la découverte de la peinture et la sculpture qui m’ont évidemment influencé aussi, du Caravage à Pollock, de Giacometti à Serra. D’un autre côté le cinéma fantastique a également été une forte source d’inspiration. Les films de Cronenberg, Craven ou Argento sont de purs merveilles !

As-tu un «maître» en BD ?
Jean «Moebius» Giraud, sans hésiter ! Mais il y en a tant... actuellement je trouve que Gipi, Larcenet et Mignola sont au sommet de leur art.

Pour finir quelle serait ta devise ?
La vie est belle, mais le temps passe vite. Profitons à fond des bons moments et surtout faisons maintenant ce qu’on a envie de faire, plus tard ce sera trop tard !...

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